Diplômée de l’ECICA (Ecole Centrale pour l’Industrie, le Commerce et l’administration), Madame Maïga Mariatou Soutoura Diakité, appelée affectueusement «Tatou», dès le jeune âge, des prédispositions pour la mode. Très soigneuse et coquette, elle était très appréciée de son
entourage.
A la fin de ses études secondaires à l’ECICA de Bamako (Ecole Centrale pour l’Industrie, le Commerce et l’Administration), elle bénéficia d’une machine «SINGER» offerte par sa mère. Elle
aménagea dès lors le garage familial pour en faire un atelier de couture. Débuta alors le destin de celle qui deviendra plus tard un modèle de réussite dans le domaine de la mode et
de l’habillement. Au fil des années, le petit atelier de couture prenait des dimensions insoupçonnées avec surtout la bénédiction des parents et des amis. Ainsi, naquit dans les années 2000 Evidence Couture, nom donné par l’un des enfants de la promotrice. D’une seule
machine au départ, la promotrice se retrouvera avec plusieurs autres et un atelier moderne digne de ce nom. Avec 24 ans d’expérience, elle a su forcer l’admiration d’un grand public de la mode qui ne jure que par son nom. La quarantaine révolue, Tatou est mariée et mère de 4 enfants, elle
est aussi la présidente de l’Alliance des Couturiers et Créateurs de mode du Mali.
Mais, un tel parcours n’est pas sans difficultés «La gestion des tailleurs n’est pas chose aisée parce que ce sont des gens qui viennent d’horizons divers, donc de cultures différentes de la nôtre. A Evidence Couture par exemple, j’ai sept nationalités,majoritairement des Sénégalais. Ce sont des humeurs à gérer. Ce qui n’est pas évident pour une femme dans un milieu (Couture)
essentiellement occupé par les hommes. Il faut vraiment avoir du cran pour pouvoir les gérer.»
Transmettre son savoir aux nouvelles générations Visionnaire dans son domaine, elle comprit très vite qu’en plus de l’atelier, il fallait mettre en place d’autres structures qui l’aideront dans son travail quotidien. D’où la naissance du «Complexe Evidence» qui comprend : Evidence Couture
; Evidence boutique et enfin un Centre de Coupe Couture –Mode et Stylisme, créant ainsi une corrélation parfaite entre les structures.
Le centre de formation très moderne et bien équipé avec un personnel dévoué à la tâche forme des stylistes et modélistes qui travailleront plus tard pour leur propre compte. L’atelier de couture comprend une trentaine de personnes qui travaillent nuit et jour pour une clientèle variée et exigeante. Les produits de l’atelier sont ensuite exposés et vendus à Evidence boutique. Un travail en chaine qui fait de Mme Maga, l’une des stylistes les plus enviées de la sous-région. Détentrice de plusieurs trophées, elle participa à des défilés de mode au Mali, au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Elle a également, à son actif, plusieurs événementiels organisés par les grandes Entreprises de la place. Son slogan : «S’habiller bien et propre».
Passion, détermination et persévérance pour avancer «Je pense que la passion, la détermination et la persévérance m’ont permis de me hisser là où je suis aujourd’hui. Mais, je suis
consciente que beaucoup reste encore à faire pour parfaire mon parcours.»
Précurseur pour des événements liés à la mode «Lorsque j’ai défilé avec ma compatriote styliste Mariah Bocoum lors d’un événement dédié à la coiffure. Nous avons dressé ensemble un triste constat : il existait un vide au niveau de la mode au Mali. Nous avons mis six mois à nous organiser et à créer une association (Alliance des Couturiers et Créateurs de Mode du Mali), lancée en janvier 2014, puis nous avons lancé la Bamako Fashion Week. Nous avons de nombreux créateurs de talents, mais il y a encore beaucoup à faire en ce qui concerne la visibilité… Il n’y a, par exemple, aucune émission de mode à la télévision malienne ! Prenons l’exemple de Mariah Bocoum, créatrice de la marque Les Péchés mignons : elle est plus connue à l’étranger qu’ici ! Pour changer la donne, il faudrait davantage d’événements liés à la mode. On va tout faire pour pérenniser la Bamako Fashion Week. Il faut encourager les jeunes, les mettre en compétition de façon constante, stimuler leur créativité. Les stylistes de demain doivent sortir de l’ombre de leur atelier !»
Emma Mag
