Définir ce qu’est l’éveil entrepreneurial n’est pas une chose aisée. Les travaux réalisés dans ce domaine ont proposé de nombreuses définitions sans qu’aucune d’elles ne reçoive un consensus général. En effet, l’auteur FAYOL, en 1994, a défini
l’éveil entrepreneurial comme étant un moment particulier dans la vie des femmes, où, pour des raisons et des motivations diverses, un premier intérêt se présentant sous la forme d’une sensibilisation vis-à-vis de l’entrepreneuriat apparaît.
De nos jours, les autorités étatiques ont beaucoup parlé de la promotion féminine. Néanmoins, tous nous posons la question à savoir : est-ce que l’Etat a mis en place des stratégies solides pour
le suivi de cette promotion féminine dont nous avons tant entendu parler ? La réponse à cette question pourrait être positive dans un sens et négative dans un autre. Elle est positive dans la mesure où des efforts de scolarisation ont été consentis dans quelques pays d’Afrique depuis 1958. En juillet dernier, par exemple, la Tunisie a instauré une loi, rendant obligatoire la scolarisation, sous peine de pénalisation des parents qui retireraient, avant l’âge de seize (16) ans, leurs filles de l’école.
La réponse à notre question est négative dans le sens où les autorités étatiques n’ont pas mis l’accent sur la nécessité de stimuler très tôt l’esprit d’entreprendre au sein des communautés des femmes à partir de leur formation initiale. Comme exemple, nous nous rappelons tous des brillants résultats obtenus au Concours général par Haby KA, meilleure élève du Sénégal et pensionnaire à la Maison d’éducation Mariama BA. L’Etat devrait penser à un encadrement
qui permettrait à Haby et à d’autres brillants élèves comme elle d’avoir un avenir assuré allant de leur formation universitaire à leur insertion professionnelle en entreprise. Toujours est-il que les femmes, bien que meilleures dans la plus part du temps, dans leur domaine de travail, connaissent une évolution minimale, dans le domaine scientifique. Les prix remportés par cette meilleure élève au Concours général se limitent aux matières littéraires : Français, Grec, Latin et Géographie.
L’Afrique a besoin de femmes scientifiques qui changeraient le monde. Comme ce fût le cas des quatre (04) filles nigérianes (Duro, Aina Adebola, Akindele Abiola et Faleke Oluwatoyin) âgées entre 14 et 15 ans qui ont crée un générateur électrique. En effet, ce générateur produit de l’électricité pendant six (06) heures avec un seul litre d’urine comme carburant. Le générateur a été dévoilé lors de la foire «Maker Faire» au mois de Novembre 2014 à Lagos. Juste pour vous montrer à quel point les femmes ont naturellement le don d’exceller dans leur domaine d’évolution. Au temps, chaque femme menait un combat constituant son socle de vie. Qu’il soit
collectif ou individuel, ce combat servait à la bonne marche des choses. Cependant, nous avons remarqué que la jeunesse féminine actuelle a carrément perdu le sens du combat. Dorénavant, elles ne pensent qu’à se pomponner et il est grand temps que cela change.
Le nombre de femmes ayant un niveau supérieur d’instruction a presque doublé entre 1994 et 2004, passant de quatre-vingt-trois mille sept cents (83.700) en 1994 à deux cent quatre-vingt-six mille (286.000) en 2004. La tendance à la progression des filles est nette dans tous les secteurs de formation supérieure, sauf dans les filières scientifiques, secteurs où la part relative aux filles est encore minoritaire.
Des recherches ont montré que les parents, les frères, les conjoints, l’entourage familial, les amis et le tissu associatif, avec des entrepreneurs d’envergure locale ou nationale, sont tous des acteurs déterminants à la naissance et le développement de l’esprit créatif chez la femme. De ce fait, la plus part des femmes entrepreneurs indiquent que leur premier supporteur est leur conjoint. Elles se sentent ainsi mieux comprises pendant les longs moments qu’elles doivent consacrer à leurs entreprises. Comme disait une créatrice : «La clé de mon succès est l’appui que j’ai reçu de ma famille. Avoir des partisans compréhensifs prêts à m’encourager, cela m’a permis
de tenir bon contre vents et marées.» Le monde des affaires ainsi que les recherches étaient largement la chasse gardée des hommes, et l’attention a rarement été portée sur l’entrepreneuriat féminin. Cette situation n’a pas trop duré, les récentes recherches qui ont été menées depuis les années 80 jusqu’à présent dans le domaine de l’entrepreneuriat féminin ont essayé de lever le voile sur l’environnement global des femmes.
Leur premier intérêt était de déterminer quels sont les facteurs, au niveau sociétal, économique ou individuel, qui ont affecté la manière dont les femmes intègrent l’entrepreneuriat, et comment ce phénomène est-il lié à la croissance économique.
Ziggy Malick Faye
