Toutes les filles et femmes aimeraient se marier. Les unes
sobrement, sans grande cérémonie, et les autres, habillées comme
des princesses, avec une longue robe blanche. Mais savent-elles
d’où vient cette tradition ?
A la période de l’empire Romain, la robe de la mariée était de couleur
blanche ; mais dans la Rome antique, elle était jaune, ainsi que le
voile. Au Moyen-âge, cette tradition disparaît, laissant place à des
robes multicolores lors des mariages. Chaque jeune fille choisissait
la couleur qui lui plaisait. La robe blanche réapparaît au 19ème siècle
en France, lors du mariage de François II. Sa femme, Marie Stuart,
portait une robe blanche le jour de ce mariage, mais l’histoire ne
nous dit pas si c’était parce que le blanc était la couleur de sa famille
(elle était de la classe noble), ou alors parce qu’elle portait le deuil
de son papa, mort peu de temps avant la célébration (le blanc étant
la couleur du deuil à cette époque). Par la suite, la robe de mariée
retrouve des couleurs, le noir étant la plus prisée, car la robe de
cette couleur pouvait être portée plusieurs fois, notamment dans
les couches paysannes. Dans la seconde moitié du XIXe
siècle, sous
l’impulsion de l’Église catholique romaine et en réaction à l’ancrage
des valeurs républicaines dans la société française, les femmes
pratiquantes affirment leur virginité en revenant au blanc originel,
symbole de pureté, même si certaines coutumes locales préconisent
un mariage en costume noir. Le mariage de la Reine Victoria en
robe de mariée blanche en 1840 réintroduit cette couleur dans la
tradition du mariage, dans les classes aisées, puis dans les classes
populaires au XXe
siècle.
Après la pénurie de tissu de la Seconde Guerre mondiale, les
couturiers, comme Christian Dior, reviennent aux longueurs, et les
années 1950 voient l’âge d’or de la robe ample évasée jusqu’aux
pieds. La robe de Grace Kelly inspirera la mode nuptiale pendant
longtemps, alors que les minijupes apparaissent. Mais une minijupe
adaptée au mariage ne convient pas dans les églises et le modèle
Grace Kelly perdure. Dans l’effervescence qui suit mai 68, un certain
anticonformisme apparaît et des mariées (surtout lors des mariages
civils) se présentent à la mairie en costume de tous les jours, en
pantalon. Mais ce n’est pas un phénomène général et les mariages
des vedettes lancent un changement dans la mode pour quelque
temps. Dans cette hésitation des styles, le mariage de Lady Diana et
Charles d’Angleterre provoque l’apparition d’un modèle ressemblant
quelque peu à celui des années 1950 : jupe évasée, broderies et
perles. Ce modèle va faire les beaux jours des grands distributeurs.
Certains modèles, lourdement chargés, donnent parfois aux jeunes
femmes, souvent issues de milieux populaires, l’impression qu’elles
sont les princesses d’un jour.
Au début des années 1990, la mode revient à un peu plus de sobriété
et la couleur fait son grand retour : d’abord quelques touches florales
pastelles, puis les créateurs osent un tissu entièrement coloré (rouge,
parme, etc.). La couleur dans la robe de mariée était, il y a quelques
décennies, réservée (voire imposée) aux femmes ayant «fauté»
avant le mariage. Notons qu’en Asie, la robe est rouge, symbole de
bonheur. Car le blanc est la couleur du deuil.
Au Maghreb, la tradition veut que la mariée change plusieurs fois
de costumes, lors des noces qui durent souvent plusieurs jours.
Pour la changer la mariée est aidée par une Negafa au Maroc
et Machta en Algérie. On assiste toujours plus fréquemment à
une occidentalisation de la robe de mariée à travers le monde. La
diffusion des photos de mariage de célébrités joue fortement sur
la mode des robes de mariage. Pour autant, certaines traditions
demeurent. En Chine, le hanfu, vêtement traditionnel de la mariée,
est rouge. Au Sénégal, le boubou très décoré et assorti à celui du
marié est de mise. En Roumanie, la tradition voulait que la mariée
tricote, elle-même, sa jupe de mariée en laine. Chez les Amish aux
États-Unis, la tenue de mariage de la femme est traditionnellement
bleue. Aux Antilles, le tissu madras continu de parer de nombreuses
robes de mariée.
Le bouquet de la mariée : le petit supplément
De nos jours, un bouquet de la mariée complète presque toujours
la tenue du grand jour. La tradition du bouquet de mariée est,
comme celle de la robe de mariée, intimement liée à l’histoire du
catholicisme. La première trace des bouquets de mariée remonte
ainsi à l’époque des croisades, lorsque les combattants, de retour
d’Orient, importèrent la tradition selon laquelle la future mariée
devait confectionner un bouquet de fleurs d’oranger (symbole de
pureté) pour signifier l’événement à venir. La tradition a ensuite
évolué au fil des siècles, et de 1850 à 1914, le bouquet traditionnel
devait, par exemple, être conservé pendant toute la durée du mariage
dans un globe de marié (en fait, un globe de verre recouvrant un
coussinet). Depuis près d’un siècle, le bouquet de marié est toujours
utilisé, mais selon des aspects moins formels et cadrés. Les formes,
couleurs et compositions des bouquets peuvent être très variées et
de nouvelles coutumes comme le célèbre lancer de bouquet ont vu
le jour. La tradition (populaire) voudrait que la mariée le lance, dos
tourné, aux jeunes filles célibataires, et celle qui l’attrapera sera la
prochaine mariée. Vrai ou faux, nous n’avons pas fait un véritable
sondage de vérification.
Alain NJIGNET
Autres Sources : wedding planning, internet
